Le consortium des associations des jeunes pour la défense des victimes de violence en Guinée (COJEDEV-Guinée) a procédé à la remise des attestations de reconnaissance à ces observateurs déployés sur le terrain pour le monitoring des opérations électorales et leur incidence sur les droits humains lors du scrutin présidentiel 2015, a constaté Guineematin.com le samedi dernier, 16 janvier 2016.
Fatoumata Batouly Diallo, la directrice exécutif de COJEDEV-Guinée, a rappelé que « COJEDEV-GUINEE fut créée en 2010 au lendemain de la répression sanglante de la manifestation du 28 septembre 2009 par les forces de défense et de sécurité au stade de Conakry. Cette association regroupe des jeunes guinéens activistes des droits humains qui ont décidé d’apporter une assistance organisée aux victimes et familles des victimes de violations des droits de l’Homme aussi bien dans le cadre judiciaire, médical que psychosocial. C’est dans ce cadre de la mise en œuvre de son plan d’action stratégique qu’elle a initié un projet d’observation électoral pour la présidentielle du 11 octobre 2015. Ce projet s’est étendu sur les différentes étapes du processus avant pendant et après les élections », a-t-elle rappelé.
Parlant du déploiement sur le terrain, la directrice exécutive a dit que « l’équipe de Cojedev avait opté pour un déploiement mobil afin de couvrir le maximum de bureaux de vote. Mais, la commission d’accréditation de la CENI n’était pas en mesure de fournir de laissez-passer en grand nombre aux observateurs. C’est pourquoi, n’ayant disposé que de trois laissez-passer, Cojedev a été amené à modifier son plan opérationnel initial. Ainsi, les observateurs ont été repartis en équipe de cinq ou six personnes, sous la coordination d’un superviseur membre de l’ONG et ont fait le tour de quelques bureaux de vote en fonction de leurs zones d’habitation».
Selon Fatoumata Batouly Diallo, dans le rapport d’opération, COJEDEV-Guinée n’a pas manqué de faire des recommandations à la CENI pour prendre toutes les dispositions utiles et indispensables à la tenue d’une élection avant de décider de la date d’organisation afin d’éviter les manquements tels que le manque de matériel ou le retard dans le déploiement de celui-ci, etc.
Par ailleurs, Mme la directrice exécutive a réitéré l’engagement de COJEDEV de continuer le combat avec ces observateurs pour étendre son réseau d’observateurs dans la perspective d’une plus grande couverture des différents scrutins qui seront organisés dans les mois et années à venir. Pour cela, ils appellent les jeunes de toutes les sensibilités politiques de jouer leur partition pour la sauvegarde des acquis démocratiques du pays. Ils sollicitent auprès des partenaires un soutien pour la réussite du programme d’observation et qu’ils entendent mettre en œuvre en déployant entre 1 500 et 2 000 observateurs pour les prochains scrutins qui attendent notre pays.
Pour sa part, Ferenc N’Daye, du haut commissariat des droit de l’homme (HCDH) a félicité le COJEDEV-Guinée et encourage les observateurs pour leur participation pour l’important travail mené, avant de réitérer l’engagement du HCDH à soutenir cette action pour pouvoir renforcer les capacités des observations comme ils ont fait avec les ONG partenaires, en perspective de l’organisation de l’élection 2015.
De son côté, Mamadou Lamarana Diallo, observateur, se dit satisfait et remercie le bureau exécutif de COJEDEV-Guinée d’avoir initié ce monitoring d’observation de l’élection. «On est bien ravi d’avoir participé à ce processus car on est appelé à participer à l’amélioration du processus électoral et du processus de la citoyenneté de la jeunesse en particulier et du peuple de la Guinée en général ; parce qu’on a pu constater qu’il y a beaucoup de difficultés à savoir : faire la différence entre le citoyen et le militant en Guinée. Puisque la démocratisation est un processus à long terme, chacun de nous va pouvoir jouer sa partition pour l’amélioration de ce processus », promet-il.