Célébration de la Journée Internationale des droits de l’homme, le 10 décembre 2015

DECLARATION DES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME EN REPUBLIQUE DE GUINEE

Monsieur le Ministre des droits de l’homme et des Libertés Publiques ;

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;

Mesdames et Messieurs les représentants des Institutions Républicaines ;

Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique et des institutions internationales ;

Chers amis de la Société Civile,

Mesdames, Messieurs,

 

Permettez-nous, tout d’abord de nous acquitter d’un devoir, celui de rendre hommage aux martyrs des valeurs démocratiques et des combattants des Libertés en Guinée, particulièrement à notre cher et regretté Doyen Dr Thierno Maadjou SOW, ancien Président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH). Les Organisations de Défense des droits de l’homme s’inclinent pieusement devant sa mémoire.

 

L’adoption par les Nations Unies le 10 décembre 1948 de la déclaration universelle des droits de l’Homme, constitue un tournant décisif de l’évolution de la conscience humaine.

En effet, c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’un instrument transcende toutes les barrières sociales et consacre l’égalité de tous les êtres humains sans aucune discrimination fondé sur la couleur de la peau, la région d’origine, la religion, le sexe etc.

Depuis, plusieurs textes ont été adopté tant au niveau international, régional que national pour consolider les acquis de cette déclaration.

Sur le plan institutionnel, la République de Guinée, en tant que pays membre des Nations Unies et d’autres organisations régionales et sous régionales a signé et ratifié l’essentiel des textes visant la promotion et la protection de la personne humaine et de sa dignité.

Cependant, depuis son indépendance le 02 octobre 1958, de nombreux cas de violations de droits de l’homme ont été commis en dépit des multiples efforts engagés ces dernières années par l’Etat pour le respect des droits de l’homme et la fin de l’impunité dans une société qui doit se réconcilier avec son passé.

Mesdames, Messieurs,

Cette année 2015, le thème retenu « nos droits, nos libertés et toujours » pour la célébration du 10 décembre 2015, journée internationale des droits de l’homme, doit se traduire pour nous citoyens guinéens en une réalité.

L’année qui s’achève, a enregistré des évènements dramatiques dûs à la maladie à virus Ebola, aux violences pendant le processus électoral, aux violations des droits de l’homme, à des soulèvements populaires pour des questions sociales, religieuses et économiques aggravées par de nouveaux phénomènes de violences basées sur le genre, aux remous dans les prisons et la justice populaire qui en résulte.

Nous exigeons à l’Etat de faire la lumière sur toutes ces situations et de traduire les présumés auteurs de violation des droits de l’homme devant les tribunaux pour mettre fin à l’impunité.

Mesdames, Messieurs,

C’est pourquoi, nous membre des organisations de la société civile, défenseurs et promoteurs sans relâche des Droits de l’Homme, conscients des enjeux et défis majeurs auxquels nous faisons face,

Interpellons :

  1. Le Président de la République, garant de la Constitution à assurer davantage le respect des droits de l’homme et des Libertés, gage de toute stabilité politique et de développement durable, en fournissant plus de ressources aux départements en charge de la justice, de la sécurité et des droits de l’homme ;
  2. Au Ministre de la justice à continuer les réformes entreprises particulièrement dans l’accès du citoyen à la justice par l’effectivité de l’aide juridictionnelle, à la protection des droits de l’homme, à l’amélioration du système carcérale tout en mettant fin aux actes judiciaires contraires aux normes pour qu’enfin les populations aient confiance en leur justice  par exemple en publiant chaque année les frais d’obtention des actes de justice ;
  1. Aussi Diligenter/accélérer les dossiers judiciaires relatives aux Violences Basées sur le Genre et procéder à des contrôles pour que la détention soit l’exception et la Liberté la règle au sein des prisons tout en garantissant la confidentialité dans le traitement des dossiers concernant les femmes et les enfants ;
  1. Au Ministre des Droits de l’Homme de continuer sans relâche son combat pour le respect des droits humains et d’être notre porte voix auprès du gouvernement dans le cadre de la promotion et de la protection des droits de l’Homme ;
  2. Les organisations de défense des droits de l’homme attendent avec impatience l’adoption de la politique nationale de promotion et de protection des droits de l’homme ainsi qu’un plan d’action réaliste de sa mise en œuvre ;
  3. A l’Assemblée Nationale, de prendre en compte les préoccupations des citoyens pour mettre fin aux Violences Basées sur le Genre et à l’amélioration des conditions du système carcéral en Guinée, en adoptant les projets révisés du Code pénal, du Code de procédure pénale, du Code de justice militaire et du Code civil ;

Recommandons :

  1. Aux partenaires techniques et financiers, de poursuivre leur accompagnement au gouvernement et aux organisations de la société civile en vue de faire de la Guinée un Etat respectueux des droits de l’homme ;
  2. A la société civile de continuer à jouer son rôle de veille pour le respect des droits de l’homme en mettant en place une stratégie de conscientisation de la société guinéenne, le suivi des actes de justice sur les problématiques du Genre et des conditions de vie en milieu carcérale et toute autre question émergente relatives aux droits de l’homme ;
  3. Impliquer particulièrement les hommes, les chefs religieux dans les activités de sensibilisation, vulgarisation auprès des populations en vue d’éradiquer les violences basées sur le genre ;
  4. Encourager le système probono par la mise en place d’un pool d’avocats au sein du Barreau de Guinée pour la défense des victimes de Violences Basées sur le Genre et en faveur des détenus hors délais et des démunis ;
  5. Elaborer une stratégie de lutte contre les Violences Basées sur le Genre, tout en impliquant les médias pour sa vulgarisation ;
  6. Engager des plaidoyers auprès de l’Assemblée Nationale en vue de l’adoption rapide des projets révisés du Code pénal, du Code de procédure pénale, du Code civil et du code de justice militaire.

Au nom des organisations des droits de l’homme

Je vous remercie

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